Pourtant ils en ont vu d’autres, et ils s’attachent généralement à ne pas trop se faire remarquer. Lorsque l’un des leurs « dérape » ils sont tout à fait conscients qu’il ajoute une couche supplémentaire à l’opprobre qu’ils trimballent depuis des siècles de la part des sédentaires.
Alors lorsque c’est toute une troupe d’excités qui terrorise les habitants d’un village on imagine l’angoisse….
Habituellement, ils font le « canard » et l’incident est bien vite oublié
Ce qui permet à chacun de reprendre son petit bonhomme de chemin en laissant la justice faire son boulot.
Cette année, ce n’est pas de bol pour eux.
Le feuilleton politico-financier de l’été n’en finissant pas de rebondir par voie de presse en mal de sensationnel, les affaires de Grenoble et Saint-Aignan tombaient à pic pour détourner l’attention du bon peuple.
Alors, lorsqu’au sommet de l’état on convoque une réunion d’urgence pour se pencher sur le « problème Rom » Là, c’est carrément la panique.
Je n’irai pas jusqu’à comparer la formule avec une autre tristement célèbre, le fameux « problème Juif » dont on sait où il a mené, mais
Dans une époque troublée, désigner une communauté en pratiquant des amalgames stupides peut s’avérer extrêmement dangereux.
Car si j'ai bien compris, la chasse aux gitans est ouverte.
Jusqu'à présent, compte tenu du nombre insuffisant d'aires aménagées ils se débrouillaient pour trouver une terrain isolé où ils stationnaient plus ou moins longtemps, (parfois avec l'accord du propriétaire) avant d'être délogés par des gendarmes relativement compréhensifs.
Comme une sorte de jeu permanent où chacun jouait son rôle en évitant soigneusement de dépasser les limites.
Les rodomontades Sarkosyiènnes, relayées par son ministre de l'intérieur à des fins purement électoralistes risque de creuser un peu plus le fossé déjà très large de l'incompréhension entre gens du voyage et sédentaires.
C'est quoi son but dans la vie à Sarkozy ? Laisser son nom dans l'histoire comme le premier président à diviser, opposer, stigmatiser toutes les minorités qui lui tombent sous la main ?
En voulant rassurer quelques français frileux et apeurés dés qu'un "pas comme nous autres" les approche à moins de dix mètres il va finir par vraiment nous foutre dans la merde !
Bien sûr que la société française n'est pas parfaite, bien sûr que la violence fait peur et est inadmissible, bien sûr que chaque citoyen est en droit d'attendre de l'état et de ses représentant des réponses adaptées aux déviances de toute sorte qui font la une de nos journaux mais est-ce vraiment les bonnes méthodes qu'on utilise aujourd'hui ?
Expulser manu-militari les caravanes et leurs habitants des 300 « campements sauvages » recensés dernièrement ne va pas être de la tarte. Et pour les mettre où ? Sur les aires « légales » existantes ?
C’est toute l’incohérence de ces effets d’annonce qui ne tien aucun compte de la réalité.
Ici, à Bonneville il y a effectivement une aire d’accueil bien proprette et située dans une zone industrielle prés de chez moi. Le Hic, c’est qu’on y case à peine une vingtaine de caravanes et les véhicules qui les tractent.
Or, qui connaît un tant soit peu le mode de fonctionnement des familles gitanes sait que pour eux le « regroupement familial » n’est pas une vue de l’esprit ou un terme administratif. C’est une nécessité impérieuse.
Grands parents, parents, enfants, cousins, petits cousins, voyagent et stationnent souvent ensemble et je peux vous dire que cela représente un peu plus de vingt caravanes !
Moralité : Les gesticulations de nos dirigeants actuels risquent de faire long feu à moins d’envisager de rouvrir des camps d’internement histoire de faire plaisir à l’électorat Lepéniste…
Le plus simple, serait d’appliquer la loi en vigueur depuis dix ans et de doubler le nombre et la surface des aires d’accueil légales.
Mais cela nécessitera une réelle volonté politique et des moyens financiers plus difficile à mettre en œuvre qu’une petite phrase médiatiquement payante….
